Page:Tolstoï - Katia.djvu/92

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tête et qu’il dise : j’aime. Que tout rougissant il baisse les yeux devant moi, et alors je lui dirai tout. Ou plutôt je ne lui dirai rien, je l’étreindrai dans mes bras et je me mettrai à pleurer. Mais si je me trompais et s’il ne m’aimait pas ? Cette pensée me traversa tout à coup l’esprit.

Je m’effrayai de mon propre sentiment. Dieu sait où il aurait pu me conduire, et déjà le souvenir de sa confusion et de la mienne dans la cerisaie, quand je m’y étais jetée près de lui, me pesait, me serrait le cœur. Des larmes mouillèrent mes yeux et je priai. Il me vint alors une pensée assez étrange qui me donna un grand apaisement et fit renaître en moi l’espérance. Je résolus de commencer mes dévotions et de choisir le jour de ma naissance pour devenir sa fiancée.