Page:Tolstoi et les Doukhobors.djvu/110

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tiendra telle ou telle parcelle de terre et quelles paroles a prononcées tel ou tel homme sur des sujets n’intéressant que par les conditions où ils se présentent. Pilate et Hérode pouvaient ne pas comprendre l’importance de ce qui amenait devant eux, au tribunal, le Galiléen qui révolutionnait leur province ; ils ne daignaient pas même savoir en quoi consistait sa doctrine, et s’ils l’avaient connue, ils eussent été excusables, pensant que cette doctrine disparaîtrait (comme le disait Gamalihil). Mais nous ne pouvons ignorer ni la doctrine, ni le fait qu’elle n’a pas disparu depuis 1800 ans, et ne disparaîtra pas tant qu’elle ne sera pas réalisée. Et si nous savons cela, nous ne pouvons, malgré le peu d’importance et le manque d’instruction des Doukhobors, ne pas voir toute la portée de leurs actes. Les disciples du Christ étaient aussi des hommes peu importants, peu raffinés, peu connus ; et les disciples du Christ ne peuvent être autres.

Parmi les Doukhobors ou plutôt parmi « la fraternité chrétienne universelle », comme eux-mêmes appellent maintenant leur groupe, il ne se passe rien d’autre que la croissance de ce grain semé par le Christ il y a 1900 ans : la Résurrection du Christ