Page:Tolstoi et les Doukhobors.djvu/165

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exprimé franchement, signifie qu’en Russie, la liberté de conscience n’est admise que pour les hommes qui placent les ordres des « autorités » plus haut que les exigences de Dieu.

En un mot, la tolérance telle qu’elle existe en Russie ne permet à l’homme, qui est en désaccord avec l’Église et le gouvernement, ni d’exprimer par les paroles, ni de réaliser en actions ce qu’il croit ; mais, par contre, elle lui permet de penser ce qui lui plaît, c’est-à-dire qu’elle ne lui défend pas la seule chose qu’il est impossible de défendre. Et si étrange que cela paraisse, beaucoup d’hommes sincères, en s’accrochant au hameçon de ce sophisme habile, croient naïvement à la fiction qu’existe en Russie a tolérance religieuse.




Ainsi les hommes d’État qui désirent établir un rapport un peu équitable envers ceux qui, par conviction religieuse, sont réfractaires, doivent avant tout reconnaître absolument et ouvertement que, parmi les hommes, il existe et se répand une conception religieuse de la vie, d’après laquelle l’homme