Page:Topffer - Nouveaux voyages en zigzag Grande Chartreuse, 1854.djvu/228

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nos vingt et une mâchoires, de puissant transport pour nos innombrables appétits ! Car, hélas ! bien différents de Tobie Morel, et bien moins sages, nous n’équarrissons point par petits quartiers avec le gras à l’angle et du sel au coin, mais nous engouffrons gloutonnement tout ce qui se présente, sans autre philosophie que celle de combler les crevasses et de bourrer les cavités. Un des sommeliers boite pendant que les autres courent, et le sautillement ralenti de ce canard affligé n’en fait que mieux ressortir la hâte précipitée de tous ces volatiles en émoi.

Sur la fin du repas, Martin Marc témoigne d’une grande maladie dont il se sent atteint subitement, et, grave pour la première fois depuis notre départ de Genève, il s’en vient demander à M. Töpffer la permission d’aller au plus vite s’aliter très-sérieusement. Un rire rentré évidemment. Par bonheur, dès le petit jour, la poussée se fait et l’éruption a lieu : ce sont d’abord de petites gaietés chatouilleuses suivies de démangeaisons désopi-