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ONZIÈME JOURNÉE.


Ce matin, point d’aube timide, point d’aurore rosée, et à la place une pluie à verse qui bat contre les vitres et qui murmure dans les gouttières. À l’ouïe de ce déplaisant concert, M. Töpffer en est déjà à renoncer à tout projet d’expédition tant à pied qu’à cheval, au Ferpècle ou ailleurs, lorsque arrivent avec leurs mules les deux guides engagés la veille. « Fera beau, » disent ces imperturbables. D’autre part, l’homme de confiance arrive aussi, et il se met à charger sur un roussin de confiance force volailles et pâtés, force cruchons et bouteilles. L’assurance de ces gens, la vue de ces cruchons entraîne M. Töpffer, qui prend aussitôt son parti et fait réveiller son monde. Après tout, pense-t-il, quand le vin est tiré, il faut le boire ; et ce serait mal reconnaître les pâtés de madame Muston que d’en faire fi pour un peu de pluie. En route donc, cruchons, en marche, pâtés, et soyez le glorieux panache qui va nous guider au chemin de l’honneur !