Page:Topffer - Nouveaux voyages en zigzag Grande Chartreuse, 1854.djvu/312

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Chenalettes, et vive, deux fois vive ce beau ruban de trois lieues de long qui va de Martigny à Riddes !

Mais tout à l’heure cette rampe se recourbe en sommité arrondie, et soudainement se montre, voisine, proche à la toucher du bout de sa canne, la cime tronquée du Cervin. Ce spectacle est d’autant plus neuf que l’immense pyramide, coupée obliquement par la ligne noire de la montagne que nous achevons d’escalader, est encore isolée dans l’espace, et y forme dans le vide des cieux la plus fantastique apparition. À mesure que l’on avance, l’apparition grandit, domine, menace, écrase, jusqu’au moment où, parvenu au haut du Heibalmen, tout à coup l’on mesure d’un regard la large vallée de glace qui vous en sépare encore. En même temps l’on retrouve à gauche la continuité de la chaîne, mais, sur la droite, rien