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de ces pièces sont conservés dans les archives, mais il n’est pas aisé d’en obtenir communication. Celles qui ont été imprimées sont assez rares hors des bibliothèques cantonales…

» Une mémoire usée, ajoute M. Bridel, une main qui peut à peine tracer quelques mots lisibles, ne permettent pas de plus amples détails à un vieillard de quatre-vingt-six ans…

» Montreux, IX mai 1843. »

Puisse-t-il, ce digne vieillard, nous être conservé longtemps encore, et, doyen qu’il est des pasteurs de notre belle vallée, doyen des modernes historiens de la Suisse, doyen des écrivains nationaux, patriotes, laborieux, pleins de droiture, de sens et de lumières, recueillir longtemps encore l’hommage de considération affectueuse et de respect profond que lui attirent le renom de ses travaux et le parfum de sa bonne vie !

À la suite de cette note, et pendant que nous en sommes à transcrire des documents, voici la traduction littérale du programme qui nous fut distribué avant-hier. L’on y lira avec intérêt, outre le sujet de la pièce, le nom des hommes du hameau de Stalden qui en ont rempli tous les rôles, y compris ceux de femmes. De ces hommes illettrés et novices comme sont des montagnards, plusieurs ne savent pas même lire, mais à force de patientes répétitions, qui, à partir du mois de mars, ont occupé les veillées du printemps et les loisirs des grands jours, ils sont parvenus, sous la direction du curé et du vicaire, à savoir, à dire, à déclamer leur rôle avec une sorte d’emphase plutôt encore énergique et solennelle que recherchée ou désagréable. Voici ce programme, qui est écrit dans un allemand un peu vieilli.

Rosa de Tannenbourg
représentation en 4 actes, jouée sur un théâtre rustique
dans la commune de Stalden
le 4 et le 5 septembre 1842
le matin à 9 heures.

Rosa était fille d’un chevalier souabe du nom d’Edelbert de Tannenbourg. Depuis la mort prématurée de sa mère Mathilde, elle vivait sage