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VINGT ET UNIÈME JOURNÉE.


Interlaken, le matin, ressemble à un palais dont les maîtres reposent encore. Plus de dandys, plus de miss, plus de parures, et seulement des laquais, des filles de chambre, ou encore des paysannes qui s’en vont porter le lait dans les pensions. Cependant les oiseaux chantent de toutes parts, les prairies éclatent de fraîcheur, et, de dessous la nuit des rameaux qui recouvrent l’avenue, l’on voit au loin les cimes de la Jungfrau qui scintillent derrière une gaze de vapeurs argentines. Ce spectacle est ravissant, et malgré les pensions, l’horlogerie, la bijouterie, malgré le dandysme, le casinisme, le dilettantisme et les perruquiers qui déparent ces lieux, c’est encore ici l’une des plus charmantes retraites de la terre, attrayante d’éclat, de grâce, de sourire, et qui fait trouver délicieux d’être au monde. Cependant, devant l’hôtel, un garçon d’étable bouchonne