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DEUXIÈME JOURNÉE.


Au delà d’Annecy, nous côtoyons la rive gauche du lac : cette contrée est fraîche, solitaire, enchanteresse. Que d’endroits sur cette côte où l’on voudrait pouvoir, sinon vivre, du moins séjourner durant les beaux jours, pour s’y imprégner de calme, pour s’y nourrir de contemplative méditation et de douce mélancolie ! Artiste, il y a de quoi s’éprendre de cette nature et lui donner son cœur et ses journées ; poëte, écrivain, romancier, il y a de quoi faire vœu de venir y achever son travail au milieu de ces bois qui apaisent, auprès de ce lac qui épure, en vue de Menton, de Taloir, de ce rivage prochain que dominent, tantôt sourcilleuses, tantôt empourprées, les cimes de la Tournette.

Ah ! quand on est jeune encore, et que l’on porte en soi quelques germes