Page:Topffer - Nouveaux voyages en zigzag Grande Chartreuse, 1854.djvu/425

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presque achevé, il faut le dire ; puis, à demi-lieue de là, un homme se présente qui réclame le pontonnage. Ohé ! c’est par trop rétrospectif. Du reste, et bien certainement, cet homme mourra jeune ; car, comme l’Isère se divise là en une multitude de bras, les uns pontés, les autres guéables, et dans une contrée toute parsemée de broussailles tutélaires, il erre sans cesse sur ces longs rivages, toujours craintif que, pendant qu’un le paye de ci, douze ne lui échappent de là. Une âme en peine absolument ; un Caron sans barque, qui, de toute sa journée, n’attrape qu’une, que deux méchantes oboles, pendant que là-bas les ombres par milliers lui traversent son Styx sans débourser.

Elle est belle, la route du mont Cenis ; mais, durant trois mois de sécheresse, il s’y est accumulé une quantité énorme de poussière broyée à extinction, fluide, ou à peu près. Dans cette poussière cheminent en dandinant un crétin et sa vache. Ces deux animaux jasent ensemble, ils