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HUITIÈME JOURNÉE.


Les cicerone sont le fléau de l’Italie, les vetturini aussi, dès que l’on est dans le cas de recourir à eux. Groupés pareillement sur la grande place ou sur le seuil des hôtels, dès qu’on fait mine de vouloir en aborder un, aussitôt tous ces molosses se jettent sur vous d’accord pour vous écorcher, d’accord pour vous dévorer. Toutefois, parmi ces molosses, M. Töpffer en avise un qui a l’air plus carlin que les autres, et il traite avec lui pour une grande voiture à douze places et à trois chevaux qui viendra demain nous prendre à l’hôtel Féder. Après quoi M. Töpffer peut procéder aux divertissements de la journée sans plus avoir devant lui l’horrible fantôme de cette meute à aborder, de ces doguins à combattre.

Nous visitons d’abord le palais de la Reine, où l’on a transporté récemment la superbe collection des tableaux de la couronne. Que de chefs-d’œuvre ! et, au nombre, quel Van Dyck ! En Angleterre seulement, l’on peut, dit-on, en voir d’équivalents. Un valet de chambre est là en grande livrée qui nous explique la lanterne magique, tout en flairant qui, parmi cette troupe, tient la bourse et distribue les gratifications. Comme notre