Page:Topffer - Nouveaux voyages en zigzag Grande Chartreuse, 1854.djvu/478

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yeux l’hôtel des Étrangers, où nous sommes attendus en vertu d’un contrat passé à l’avance. « Hôtel d’York, n’est-ce pas ? dit le cocher africain. — Non, non, gardez-vous-en bien ! Hôtel des Étrangers. — Bon, bon, j’entends. » Néanmoins le rusé nous fait arrêter sur la place de l’Annonciade, droit devant son hôtel d’York. Un hôte se présente gracieux, empressé : « Nous vous attendions, messieurs, vos logements sont prêts… Permettez que je vous soulage de ce paquet… Si madame entrait toujours ! »

Dans ce moment un second hôte, le véritable, perce la foule, et s’adressant fièrement au premier : « Ces étrangers, monsieur, ne sont pas à vous ; ils sont à moi ! — Oh ! prenez-les, monsieur, l’on n’a aucune envie de vous les ôter ! — Mais, dit M. Töpffer, ne sommes-nous pas à l’hôtel des Étrangers, chez M. Paris ? — Non, monsieur, on vous a conduit à l’hôtel d’York ! — Eh bien, cocher ?… — Yu ! yu ! » dit l’Africain, et, pour toute réponse, il nous fait arriver devant notre hôtel véritable.

Grande toilette, dîner exquis, cuisine française perfectionnée à la génoise. Après dîner, deux détachements, dont l’un va au théâtre, l’autre va voir le phare. Puis l’on se couche dans l’agréable attente d’un beau lendemain.