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TREIZIÈME JOURNÉE.


Au jour déjà, M. Paris est à ses fourneaux qui opère, costumé de basin et coiffé de coton blanc. Sept ou huit marmitons, basinés de même, travaillent sous ses ordres. D’autre part, des parfums d’une finesse et d’une originalité inouïes s’échappent de l’officine et s’en viennent prendre au nez chacun de nous. Qu’y a-t-il ?… Qu’est-ce ?… Alors M. Paris tire à part M. Töpffer, et s’approchant de son oreille : « Vous ne savez pas, lui dit-il, que j’ai passé la nuit à travailler pour vous ? — Bon ! — Par malheur, il fait du vent aujourd’hui, sans quoi je serais tenté de faire partir mon dîner par mer. — Partir ? — Oh, mais vous le retrouverez là-bas, chez M. H***. — Si j’étais vous, monsieur Paris, je ne confierais rien à la mer : les vents sont perfides !… Et si le dîner allait partir pour Alger ? — Oui, mais, d’un autre côté, je redoute pour mes gelées les cahots de la voiture, car à qui se fier ? Ces cochers sont des brutaux qui n’ont aucune idée de l’art !… Très-probablement, reprend M. Paris, je me déciderai