Page:Topffer - Nouveaux voyages en zigzag Grande Chartreuse, 1854.djvu/513

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



DIX-SEPTIÈME JOURNÉE


Il est dimanche aujourd’hui. Toutes les populations sont levées, peignées, rasées, mouchées, et c’est fort plaisant à voir. Le ciel lui-même est si éclatant, la nature si parée d’aimables couleurs et d’argentine lumière, qu’ils semblent aussi, l’un et l’autre, s’être endimanchés. Non-seulement nous avons atteint la région des oliviers, qui, de toutes parts échelonnés sur les rochers, ici se groupent en bouquets, là penchent solitaires au-dessus de la baie ; mais, sur les murailles, dans les anfractuosités de rocs, nous retrouvons éparses et magnifiquement prospères une foule de ces plantes grasses qui chez nous ne se voient que dans les serres des riches campagnards. Au milieu de toutes ces beautés, voici venir sur la côte déserte une sirène qui nous offre des limons à acheter. Vite on s’en empare ; on les ouvre, on les presse : c’est douze sous la