Page:Topffer - Nouveaux voyages en zigzag Grande Chartreuse, 1854.djvu/530

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

De plus, la première affiche qui frappe nos yeux, c’est celle du théâtre où nous nous sommes promis d’aller. On joue… Relâche. Nice, mautite ville, etc.

De plus, chaleur brûlante, poussière de Sahara, et à M. R*** qui entre dans le plus beau café de l’endroit pour y demander un sorbet l’on offre à la place… du racahout des Arabes ! Puis, comme il s’indigne : « C’est, lui repart le bourgeois, c’est à l’usage du racahout que la famille du Grand Seigneur doit de se porter toujours si bien. — Je me moque bien de la famille du Grand Seigneur ! » répond M. R***. Nice, mautite ville, etc.

De plus, on vous prend votre passe-port à Nice, et puis, rattrapez-le. De police en consuls, de consuls en police, c’est une récréation, et pas gratuite, qui dure toute la journée. Rien qu’au consul français, nous laissons quinze francs. Nice, mautite ville, etc.

De plus, nous allons nous baigner. Pendant qu’on se rhabille, arrivent vingt-cinq hommes qui jettent à la mer un immense filet. Le filet jeté, de la grève les vingt-cinq hommes tirent, tirent, tirent, et le filet amène une grosse pierre et quatre goujons. Nice, mautite ville, etc.

Après quoi, pour dormir, chacun ferme sa cousinière ; mais alors voici la suffocation, et chacun ne peut plus fermer l’œil…

Nice, mautite ville,
Faut êdre un impécile…