Page:Topffer - Nouveaux voyages en zigzag Grande Chartreuse, 1854.djvu/79

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Après quelque promenade dans Grenoble, qui est une ville agréablement située, noire d’avocats, bagarrée d’uniformes, nous revenons à l’hôtel, où la table est servie… quenelles, pâtés, fritures, sauces, symétrie merveilleuse, coup d’œil sublime, saint Bruno enfoncé, et de maigre, plus question !

Il ne reste plus tout à l’heure qu’à aller goûter les douceurs du sommeil. M. Töpffer vient d’entrer dans son lit, lorsqu’un brigadier se présente sur le seuil, qui le prie avec politesse de vouloir bien, sans se déranger, descendre avec lui au bureau. C’est seulement, dit-il, afin de justifier la teneur du passe-port, de vérifier les vingt-trois noms et de les orthographier soigneusement pour le plaisir du préfet. On ne peut rien refuser à un préfet. M. Töpffer se rajuste donc, et, conduit par le brigadier, il descend, triste, défait, matagrabolisé.