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que celle qui lui correspond, était-elle l’un d’eux ? J’aborderai un peu plus bas cette question.

Jules César, après avoir conquis les Gaules, cinquante ans avant Jésus-Christ, avait envahi l’Armorique et s’était emparé de la ville de Rennes, probablement en remontant la Vilaine, comme il l’avait fait pour Nantes an se servant de la Loire pour y arriver, et enfin plus aisément encore pour Vannes en s’aidant de la rivière du même nom pour venir occuper cette dernière cité. Pins lard, les Romains avaient relié ces diverses conquêtes par des voies ou routes militaires de communication.

J’observerai qu’à cette époque, il n’y avait aucun souverain dont la domination s’étendit sur toute la province, et que, par conséquent, les villes qui s’y trouvaient, telles que celles que je viens de nommer, formaient, dans l’étendue du territoire qui en dépendait, autant de petites républiques indépendantes les unes des autres, qui se gouvernaient chacune en particulier, selon la forme qu’elles avaient jugé leur être la plus convenable pour l’utilité publique et leur propre conservation.

Elles n’usaient toutes que de la même langue qui était la Celtique, généralement usitée dans l’étendue des Gaules, dont la Bretagne faisait partie. Mais depuis le démembrement que se fit de l’empire romain, vers le {ive siècle, d’une part par l’inondation d’une foule de nations barbares, de l’autre, par l’irruption des Francs et autres peuples d’Allemagne dans les Gaules, la Bretagne fut assujétie par des souverains qui s’en rendirent les maîtres. La ville de Rennes se trouva de la sorte, pendant plus de neuf siècles, sans cesse attaquée, prise et reprise, ou bouleversée dans la forme de son gouvernement ou de son administration intérieure, tantôt par ces nations barbares et surtout les Normands qui faisaient de fréquentes incursions dans le pays, tantôt par suite des guerres civiles et étrangères dont la province était continuellement le théâtre, qu’elles fussent entreprises par les habitans qui voulaient s’en emparer, ou par les Français qui s’efforçaient de la rendre dépendante ; en sorte qu’elle avait été incessamment la conquête de l’un ou l’autre de ces partis.

Enfin, vers le commencement du xive siècle, durant lequel la contestation survenue entre Jean de Montfort et Charles de Blois sur la souveraineté de la Bretagne, avait donné lieu à vingt-cinq années de guerre, la ville de Rennes avait encore subie plusieurs sièges, avait été, comme plusieurs