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La croyance populaire était qu’on découvrirait un trésor dans la tour d’Apigné (Fig. l de la pl. V). On y trouva dix-sept boulets de granit, arrondis avec assez peu de soin, dont le calibre était à peu près celui de projectiles de trente-six, et le poids de neuf à dix kilogrammes.

PREMIÈRE FOUILLE.

(Fig. 2 de la pl. V.) Lorsqu’on voulut joindre le nouveau canal creusé pour les quais à l’ancien lit de la rivière, afin de réunir les eaux au pont de l’Ile, on découvrit un mur épais qui s’avançait jusqu’au milieu du courant, et semblait rejoindre une des premières arches du pont. On rencontra dans sa démolition et dans les terrains environnans deux monnaies en en argent de Charles-le-Chauve, dont une frappée à Melle en Poitou[1].

On trouva également des pièces des rois de France, à dater de Philippe-Auguste ; mais surtout depuis Henri ii jusqu’à Louis xiii, et plusieurs agrafes en plomb, représentant des sujets de piété.

Ce mur, construit en larges pierres de schistes rougeâtres, était, celui de la seconde enceinte qui avait été projetée et tracée par Alain Fergent, en 1086, commencée en 1422, et terminée par Jean v, vers le milieu du xve siècle, ou après 1441.

DEUXIÈME FOUILLE.

Le sol dans lequel on avait creusé, dès les premiers travaux, était moitié sablonneux, moitié terreux, tel que celui d’une rivière dont le courant au milieu de son lit, aurait été assez lent. Dans cette seconde fouille, qu’on peut facilement reconnaître à son emplacement (Fig. 3 de la pl. V), on découvrit un terrain d’une toute autre nature. En effet, il était noirâtre et semblait le résultat des alluvions successives d’une rivière qui se serait retirée, après avoir recouvert plus ou moins long-temps un terrain assez plat, et y avoir laissé un dépôt qui se convertît plus tard en marécage. Tout cet espace, autrefois plus profond et occupé par la Vilaine qui ve-

  1. Charles-le-Chauve vint en 813 faire le siège de Rennes, mais il ne put y entrer.
    (Dictionnaire de Bretagne d’Ogée, Rennes.)