Page:Toulmouche - Histoire archéologique de l'époque gallo-romaine de la ville de Rennes.djvu/18

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
12

tité de monnaies romaines et autres, en or, en argent et en billon, et jnsqu’à des objets religieux chrétiens qui avaient été jetés aussi, depuis que les eaux jadis révérées sans doute par les païens avaient vu s’élever sur ses bords une chapelle miraculeuse sous le nom de Notre-Dame-des-Marais.

L’histoire rapporte que cette chapelle devait son origine à l’apparition d’une statue de la sainte Vierge, devant laquelle des bœufs, qui étaient en pâturage, s’agenouillèrent et se prosternèrent tout-à-coup. Les pâtres ayant cherché dans les roseaux la cause d’un fait aussi inouï, y trouvèrent cette statue, qui, transportée professionnellement dans une église de Sainte-Madeleine qui existait alors à l’extrémité de la ville, loin des Marais, se retrouva dans l’endroit même où on l’avait prise la veille.

Ce lieu paraissant donc miraculeusement destiné au culte de la Vierge, on y éleva cette chapelle. Puis, par la suite, la dévotion des habitans croissant avec la grandeur de la ville, ils firent de cette chapelle, aidés par la munificence des sires de Beaujeu, la belle église de Notre-Dame, près laquelle coule le Morgon. (Voir le Journal de Villefranche qui rapporte le fait, sans avoir pensé au culte des eaux qui, très-vraisemblablement, a donné lieu à l’origine de cette chapelle.)

Ainsi donc, ce serait cette coutume religieuse appartenant aux Gaulois, puis continuée par ceux-ci devenus Gallo-Romains, qui aurait été la cause de l’existence d’une quantité aussi considérable de monnaies romaines trouvées dans un endroit très-circonscrit de la rivière.

On ne commença, en effet, à en rencontrer qu’à 30 mètres environ en amont du pont neuf de Berlin. Au-delà, elles devinrent très-rares, puisqu’à peine, si à la base et au-dessous des anciennes culées du pont Saint-Germain, de même qu’au-dessus, on en découvrit quelques-unes disséminées çà et là, de même que dans l’intervalle entre ce dernier et le pont des Murs, bien que la couche profonde de sable mise à nu pour jeter les fondemens de la ligne des quais, eut été trouvée identique à celle du voisinage du pont de Berlin. En outre, la continuation du creusement du lit de la rivière, en aval de ce dernier, jusqu’au-delà de l’hôpital Saint-Yves, a permis de vérifier que les pièces romaines rencontrées, comparativement en petit nombre, et encore principalement vers l’ancien pont de l’Ille et au-dessous du moulin de la Poissonnerie, avaient été proba-