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nom de Kondatt, que ces derniers avaient transformé en Condate Rhedonum [1]. Une fois qu’ils s’en furent emparé, ils s’en firent un boulevard contré les agressions des Amoricains. Ce ne fut du reste qu’après avoir employé dix années à la conquête de la Gaule et à celle de l’Armorique, qui fut attaquée la dernière, l’an 57 avant Jésus-Christ, par Publius Crassus, l’un des lieutenans dé César, que ce dernier put s’emparer de Condate. Mais avant, il lui fallut vaincre les Vénètes qui, de même que le reste


    en pente douce, exposé au midi, ou des points élevés d’où la vue put dominer l’horizon. Dans ces enceintes fortifiées ou villes, ils faisaient passer à leurs troupes leurs quartier d’hiver. (Cours d’Antiquités de M. de Caumont, Ère Gallo-Romaine.) Outre ces castra, il y avait encore 1o les castella, qui n’étaient pas, comme on l’a dit jusqu’ici, des places d’un ordre inférieur, très-multipliées au V siècle, analogues ans châteaux barouaaux do mojea-ige., occupant un espace carré de 66 pieds en tous sebs, ressemblant aux donjons des xi" et xii’ -siècles’) d’après les fondations encore visibles de plusieurs d’entr’eux qu’on a découvert en tSïl ; mais bian des villes, comme vient de le prouver M. Hoet de la Forte-Maison, dans une liote annexée à son Histoire de Noyon, et que je citerai ^lus ba; ; 3’ des burjri beaucoup plus petjjts que ces place* ; S" des foin (lurres) tonnant un carre dé t mètres ; t" enfin des Jtotioiu (man’sio) on gltçs militaires, k une journée de dîrtance les uns des ’autres,. dans lesquels il y avait certains lieux publics ; granges, magasins nommés horrea, contenant des provisions pour les bommes et les chevaux, et en outre, des mesures de pierre et de cuivre. (V. Bergier, Histoire des Grands Chemins Romains, page 681 ; et la table Théodosienne, conservée par Conrad Peutinger.)

  1. Kemdatth, Kendatt ou Condate, selon la forme latine que les Romains ont donnée à ce nom, dit M. Moet de la Foqie-Maison, dans la savante lettre publiée page 7 de l’Histoire de Rennes, par MM. Ducrest de Villeneuve et Maillet, est un mot gaulois qui répond parfaitement au confluens des Latins et composé de can ou ken, préposition gallo-kimrique, équivalant au cum de ceux-ci, qui se rendait par con, dans les mots composés, et du verbe tatthlaw, en construction datthlaw, itinerare, ambulaeè, d’ou daith (avec le préfixe pronominal si fréquent en gallois) <(fnerare et jfmddatlod flueieere. Les Bretons, en se réfugiant en Armorique, ajoute-t-il, apportèrent bien avec eux le nom de Kemper, qui dans leur dialecte signifiait également confluent, et qu’ils donnèrent à plusieurs villes de la Petite-Bretagne, situées à des confluens de rivière, comme Quimper, Quimperlé ou Kemper-Ellé, etc. Mais Condate est plus ancien, et incontestablement gaulois et armoricain, puisqu’on le trouve répandu en Gaule, et même dans toutes les «contrées comprises sous le nom d’Armorique : témoin Condivicnum (Nantes), en gaulois Condiwic’hen, c’est-à-dire villes ou bourg du confluent, la finale du mot, wic’hen, étant un suffixe explétif équivalant au ens des Latins, Condate super Itonam (Condé sur Iton) ; Condate turonum (Coudé), etc.