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en bois ou en pierre au milieu d’une petite cour flanquée de retranchemens.

C’est ainsi qu’à la fin du ve siècle la Haute-Auvergne s’était couverte de maisons de campagne et d’habitations fortifiées. (Cours d’Antiquités Monumentales de M. de Camont. 5e Partie, pages 29 et 35 ; Architecture militaire.)

Mais alors on ne devrait considérer, tout au plus, la muraille décrite par M. de Robien, que comme une suite de fragmens de semblables défenses ; les directions irrégulières qu’elle affecte en se portant tantôt au Sud, tantôt au Nord, ici à l’Est, là à l’Ouest, ne pouvant se rapporter qu’à des portions de murs, soit d’habitations, soit d’enclos, qu’on aura découvert dans des points variés et assez multipliés, et qu’il aura relié arbitrairement entr’eux pour en constituer une muraille continue d’enceinte, pré-occupé qu’il était que l’ancienne ville gallo-romaine devait occuper ce lieu[1].

M. de Robien ajoute que les Romains occupèrent l’Armorique[2] jus-

  1. On ne connaît pas au juste l’époque de la reconstruction des villes gallo-romaines. Il y a tout lieu de croire, cependant, que beaucoup d’entr’elles, du moins pour la Germanie, furent rebâties par Probus qui, au rapport de l’empereur Julien, releva et reconstruisit soixante-dix villes pendant son règne, ayant duré de 276 à 283.
    Tous les savans, néanmoins, s’accordent à dire que les fortifications des villes gallo-romaines ont été généralement établies dans le iiie et le ive siècles, dans la crainte des invasions germaniques. (M. de Caumont, Cours d’Antiquités Monumentales, ère Gallo-Romaine, page 367, et Revue Française, 1837, t. 1, p. 76.)
  2. Après que Jules César est soumis les Gaules aux Romains, Auguste, son successeur, les divisa en Belgique, en Celtique ou Lyonnaise et en Aquitanique. Hadrien rattacha l’Armorique à la 3e Lyonnaise, et l’un et l’autre y pratiquèrent des routes, y fondèrent des villes.
    Cette dernière reçut le nom de Lyonnaise parce que Lyon fut établie métropole de cette province.
    La 1re comprenait Lyon (métropole), Autun, Langres, Châlons, Mâcon.
    La 2e renfermait Rouen (métropole), Bayeux, Avranches, Bayeux, Lisieux, Sées, Coutances.
    La 3e, Tours(métropole), Angers, Le Mans, Rennes, Nantes, Vannes, le pays des Curiosoliles, des Ossismiens, des Diablintes, et généralement toute la Bretagne.
    Trois cohortes y tenaient garnison. La troisième était à Rennes. En effet, dans la notice des dignités de l’Empire, qui remonte au ive siècle, on lit : Præfectus lætorum francorum, Redonas, lugdunensis tertiæ ; et dans celle des Gaules, qu’on croit avoir été