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siècles, presque déjà à ce niveau on se trouve à 1 mètre 60 centimètres (V. les fig. 3 et 4 de la pl. XIII) au-dessus du fond de l’ancienne rivière, qui lui-même était encore à 2 mètres 10 centimètres au-dessus de celui de l’époque de l’occupation romaine (fig. 4 de la pl. XIII).

On doit donc préjuger que la base elle-même de la muraille se rencontrerait beaucoup plus profondément, et que dès lors la partie mise au jour serait encore bien au-dessus de celle-ci ; enfin, si l’on ajoute toutes les autres raisons que j’ai précédemment déduites, on devra ne conserver aucuns doutes sur la nature gallo-romaine de la base sur laquelle fut construit le mur de la première enceinte.

Les murailles gallo-romaines, élevées presque toutes aux iiie et ive siècles, avaient, en général, la forme indiquée par celles de la première enceinte, représentée dans la pl. XV ; je chercherai donc à en retracer le périmètre ou contour, en me servant de ce qui reste de cette dernière, indubitablement édifiée, comme je crois l’avoir démontré, sur les anciennes et très-fortes substructions gallo-romaines. C’est la carte d’Hevin à la main, et après avoir vérifié pas à pas sur le terrain ses moindres indications, que je vais écrire ce que j’ai vu.

Ce mur de la première enceinte partait de la porte Mordelaise (1 de la pl. XV), se dirigeait vers le Sud, le long du côté Est de la rue actuelle dite Nantaise, dont les maisons ont été bâties dans les fossés en majeure partie comblés, et appuyées sur lui[1]. On peut l’étudier parfaitement encore dans les cours de MM. Chapedelaine et Petit, où l’on aperçoit sa base formée de blocs de granits faisant saillie, dont quelques-uns offrent des mortaises dénotant qu’ils ont dû appartenir à d’anciens monumens, en même temps que derrière les revêtemens, on rencontre dans la maçonnerie, une multitude de grandes briques ayant probablement été enlevées à la muraille primitive ou à des constructions gallo-romaines. Dans la cour de M. Petit on voit ce mur se réunir à la tour du Chêne ou à Piron (29 de la pl. XV) ; ensuite il se porte obliquement vers, l’École d’artillerie élevée aussi

  1. En général à Rennes, comme à Noyon, toutes ces maisons, de même que celles autour du périmètre de l’enceinte gallo-romaine, sont de 12 à 15 pieds plus basses que le sol de la ville de cette époque. Elle se trouvent presque toutes sur les fossés qui ont été comblés et adossées muraille, en en conservant en quelque sorte la forme, mais d’une manière très-irrégulière.