Page:Toulmouche - Histoire archéologique de l'époque gallo-romaine de la ville de Rennes.djvu/247

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
241


autres publiques divisées en vicinales (vicinalea) allant à un vicus ou hameau, ou à une grande rue de village, et en cantonnale (paganicæ) traversant un pagus ou canton ; et enfin les urbaines (urbicæ) dans une ville. (Bergier, Histoire des Grands Chemins de l’Empire romain, page 592.)

Ces conquérans attachaient une importance capitale à leur bonne direction, à leur solide construction, à leur multiplication partout où elles leur semblait nécessaire, et surtout à leur entretien. Aussi, les empereurs y apportaient-ils tous leurs soins, et Jules César lui-même avait-il pris le titre de commissaire des voies. Il existait, en effet, sous le nom de curatores viarum et vicorum, une classe, nombreuse de fonctionnaires chargés spécialement d’inspecter, les premiers, les grandes voies ; et les seconds, celles des quartiers dans les villes.

On conçoit de quelle valeur devait être la bonne confection de ces routes et la préférence donnée à la ligne droite pour abréger les distances, chez un peuple dont les soldats portaient, chacun et toujours, un pic et deux pieux (vallum), outre leurs armes (Bergier, page 183), et qui en cinq heures, l’été, faisaient au pas militaire [1] xx milles italiques (dix lieues), et au pas plein ou pleine marche, plus habile que le précédent, XXIV milles (douze lieues). (Ibid., page 680.)

Les voies romaines principales qui partaient de Condate étaient au nombre de neuf. Une dixième ne s’y rendait point, mais traversait seulement, de l’Est-Sud-Est à l’Ouest-Nord-Ouest, la partie méridionale du département d’Ille-et-Vilaine, pour se porter à travers le centre de la Bretagne jusqu’à Carhaix (Vorgonium); elle était la continuation de l’une des quatre grandes voies des Gaules qui partaient de Lyon pour se rendre dans les diverses provinces; et enfin, une onzième traversait également sa partie septentrionale, à peu près dans la même direction que la précédente, et sans davantage se diriger vers Condate.

  1. Une palme était de 9 pieds ou quatre travers de doigt ; — quatre palmes formaient un pied ; — Le pas était de cinq pieds. Dès-lors le pas romain devait compter de la pose à terre du pied droit à la pose suivante du même pied sur le sol, tandis que le nôtre compte de la pose d’un pied à celle de l’autre ; — Le stade était de 125 pas ; — Le mille (milliarium) était d’environ 8 stades on d’une denti-lieue française ; — Deux milliaires formaient la lieue française de 2,000 pas géométriques ; — La lieue antique gauloise avait 1,500 pas.