Page:Toulmouche - Histoire archéologique de l'époque gallo-romaine de la ville de Rennes.djvu/250

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Partout, les riverains ne coanaissent cette voie que sous le oom de Chemin Renais. Partout, aussi, elle suivait fidèlement la ligne droite, et si elle s’en écartait quelquefois, ce qui était rare, la déviation était peu sensible (I).

Dans ce gros bourg de Fougeray, situé à peu de distance de la route actuelle de Nantes, et dans la commune à laquelle il donne son nom,, le docteur Gaudio l’a reconnue par&itement ; elle y est désignée par les babitans sous le nom de Chemin de la duche$u Anne, et est presque partout en bon état ; en beaucoup d’endroits, elle a 6 m^res de laideur et son pavé est bien conservé. Il l’a suivie, depuis le Don jusqu’à Brandemeuf, sur les limites de la paroisse de Messac (2). 11 n’a jamais parcouru 100 mètres sans la rencontrer.

A quelques lieues de la commune de Fougeray, la voie traversait les plaines de Conquereuil, en se dirigeant vers le Sud, et toutes les habitations féodales de la contrée, telles que Ponveix, Loray, la Cochinais, Caban, Guenouvrie, le Soucbaix., le Plessis, etc., sont placées k peu de distance de sa direction.

De là, elle s’avançait, suivant M. Bizeul, vers la conunune du Gavre, pour se porter sur la petite ville de Blain, à travers laquelle il la bit passer. Il croit que cette dernière localité avait, sous les Romains, nne

(4) Au XIII* siècle, suivant la remarque du jurisconsulte Beaumanoir, au chapitre xsv de les Coutume* dt Bmuvoûù, ainri conçue : " La <]uinte manière de QumiiDs qui furent u fel, ce turent li cemin que Julien César fit fere ; et cel quemin furent fet à droite lingne, n «s liex ou ligne se pooit sans enipecqiiement de très grant montaignes, de rivières ou de » marea, etc. s ; passage dont M. de la Monneraye a reproduit un fragment, coinine on peut le voir à la page 235 de mon ouvrage.

Les vffles de construction romaine se distinguaient encore par la rectitude de leur tracé. M. de Kerdrel, auquel est due cette note, est porté à croire que si l’on consultait le cartulaire de Redon, nombre de textes rendraiuiC plus facile et [dus sûre la reconnaissance des voies romaines de la Bretagne, et qu’on ne saurait trop appeler l’attention des antiquaires sur les monumens écrits, et engager ceux qui s’occupent de recherclies liistariques à venir en aide à l’archëologie. {V. (ktmpte-Kendu, par H. de Rerdrd, de la séance du i aoAt de la Classe d’Arcliéologie dn Congrès Breton, tenu à Nantes, en 18iS}.

(5) La chronique de Sùnt-Brieuc porte que la paroisse de Messac, actuellement dépenliante de Rennes, faisait encore partie du territoire de Nantes, au ix* siècle, [ftrfc, iruroduc- (KM d tHisioire Kcctéêiaiique de Bretagne, page 1 4.)