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Commode, étaient le plus souvent frustes, surtout celles du plus grand dia mètre.

Un très-grand nombre de ces pièces était très-usés et devait avoir beaucoup circulé. D’autres, au contraire, étaient d’une admirable conservation, comme si elles venaient de sortir de dessous le coin romain, et qu’elles n’eussent jamais servi ; aucune altération n’ayant été apportée à leur éclat métallique et à la pureté de leurs types, parce qu’il ne s’était point formé de patine à leur surface.

Cependant parfois, on remarquait sur plusieurs d’entr’elles, une cristallisation superficielle à forme tétraédrique, très-brillante, rappelant celle du fer oligiste, et donnant par la trituration une poudre rouge analogue à celle du péroxide de fer, laquelle nuisait beaucoup à la netteté des effigies et des lettres qu’elle empâtait et masquait en majeure partie.

On trouva aussi une assez grande quantité de pièces de moyen bronze, d’Auguste et de Tibère, fourrées avec du fer. Ce dernier métal avait presque complètement disparu, parce qu’il formait, par suite de son contact avec le cuivre, les élémens d’une pile qui avait focilité la fixation de l’oxygène, ces monnaies ayant été long-temps sous l’eau. Cette observation offre quelqu’intérêt sous le point de vue de la valeur des métaux dans les Gaules, à une époque où à Rome, le fer était encore beaucoup plus rare. Plusieurs pièces, et exclusivement les as, les monnaies coloniales de Nismes et d’Espagne, furent souvent trouvées, coupées exactement en deux moitiés, de manière à faire croire que chacune avait cours comme représentation de moitié de la valeur.

Cette découverte de tant de pièces dans la Vilaine, a encore été d’un intérêt extrême pour la numismatique : 1o sous le rapport de la variété de contremarques qu’il a été possible de noter sur un très-grand nombre de celles d’Auguste, d’Agrippa, de Tibère, de Claude, de Germanicus, de Néron, d’Hadrien, etc., dont je donnerai les dessins, lorsque je décrirai chacune d’elles ;

2o Sous celui du grand nombre d’empereurs et d’impératrices du Haut-Empire dont on trouva les monnaies on les médailles, puisque pour les premiers il fut de cinquante-un, et pour les secondes de dix-sept, outre seize à dix-huit monétaires d’Auguste qu’on put noter ;

3o Enfin sous celui de la variété extraordinaire des revers, comme on pourra s’en convaincre au fur et à mesure qu’ils seront indiqués.