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PIERRE QUI ROULE

Fourvières ; à Nîmes, pour voir le Sar Péladan, qui était absent et que le compagnon de Quéquienne aurait bien voulu rencontrer ; à Marseille, où ils visitèrent Notre-Dame de la Garde et le Château d’If à Nice, à Monte-Carlo, à Rome, où ils furent présentés à Sa Sainteté Léon XIII, à Florence, à Bologne, à Venise, à Naples, à Pompéi, à Milan et revinrent par le Mont-Cenis.

N’ayant pas reçu de nouvelles de sa famille à son retour à Paris, Quéquienne qui commençait à être inquiet, quitta son compagnon et retourna à Stoke vers la mi-décembre.

NOUVEAUX AVATARS

Quelques jours après son retour à Stoke, Quéquienne recevait, de M. Beaugrand, propriétaire de la Patrie de Montréal, une lettre lui offrant le poste de rédacteur-en-chef de ce journal quotidien. Les conditions lui paraissaient avantageuses, il les accepta et retourna à Montréal dès le commencement de janvier. Au printemps de 1890, des divergences d’opinion étant survenues au sujet de l’attitude du journal, Quéquienne démissionna et fonda un journal quotidien nommé l’Indépendant. Ce journal vécut neuf jours. Il mourut à l’âge où les chats commencent à voir clair.

Quéquienne avait affermé la circulation de son journal à un individu qui lui avait donné une garantie hypothécaire sur une maison. Quelqu’un avait intérêt à empêcher l’Indépendant de réussir, et ce quelqu’un s’était entendu avec le fermier de la circulation pour que celui-ci entravât la livraison du journal. La garantie fut payée à Quéquienne, et l’entrepreneur de la livraison fut dûment remboursé par celui qui l’avait chargé d’assurer l’insuccès de la nouvelle publication.