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ADN ADO — ADO

ADMONITION, s. f. Avertissement, action par laquelle on amonète. Admonitio.. Il y a un arrêt d’admonition & d’interdiction contre cet Officier. Un bénéficier scandaleux doit être privé par le Juge de ses Bénéfices après trois admonitions. On a fait plusieurs admonitions au prône ; pour dire, plusieurs publications de censures.

☞ ADMONITRICE. s. f. Celle qui avertit, qui donne des avis. Admonitrix. Les filles de la Congrégation de Saint Joseph ont une Admonitrice. C’est le nom qu’elles donnent à une des Officières, ou Supérieures de leur Congrégation. L’Admonitrice a le même soin dans les monastères de Filles. La Supérieure des Religieuses de la Congrégation de Notre-Dame a quatre Conseillères, ou Assistantes, & une Admonitrice, qui se nomme autrement Mère Discrète, laquelle représente à la Supérieure ce que les Conseillères, ou autres personnes sages lui ont suggéré. P. Hélyot. T. VI. p. 354.

ADN.

☞ ADNORN. Lieu près de Sarepta en Syrie. Adnornum. À trois quarts de lieue de Sarepta, il y a une assez longue chaîne de rochers, dans lesquels on a creusé des enfoncemens en forme de croix, qui ont cinq ou six pieds de profondeur, & dont l’entrée n’est que d’un peu plus de deux pieds en carré. Il est assez difficile de dire à quels usages ils ont été faits. Les gens du pays prétendent que c’est l’ouvrage des anciens Solitaires qui s’y retiroient, & qui s’étoient fait des sépulcres pour penser jour & nuit à la mort. Je serois plutôt de l’avis de ceux qui croient que ces enfoncemens étoient des sépulcres destinés à la sépulture des personnes les plus considérables de Sarepta. Quoiqu’il en soit, on appelle ces cellules, ou sepulcres, les Grottes d’Adnorn. Mém. des Miss. du Lev. T. V. p. 9. & 10.

☞ ADNOTATION. s. f. Terme de Chancellerie Romaine. Les Adnotations ou signatures sont des Requêtes ou Suppliques répondues par la seule signature du Pape. Hist. du Droit Can.

ADO.

☞ ADOD. s. m. Terme de Mythologie. Nom que les Phéniciens donnoient au Roi, ou Maître des Dieux.

ADOLER, & ADOLORER. v. n. Qui veut dire, selon Perceval, être dolent. Mœrere, dolere. Ce verbe n’est plus en usage.

ADOLESCENCE, s. f. La fleur de la jeunesse, l’âge qui suit l’enfance, depuis 14 ans jusqu’à 25. Adolescentia, adulta ætas. Cet homme dès son adolescence s’est mis dans les voies de la fortune. La Bruy. Clément Marot a fait un recueil des vers faits en sa jeunesse, qu’il appelle l’adolescence Clémentine. Il ne se dit que des garçons.

Adolescence, se dit figurément du premier âge du monde. On ne l’emploie que dans le style élevé. On feroit encore mieux de ne l’employer nulle part. L’innocence & la vertu regnoient parmi les hommes, lorsque le monde étoit encore dans son adolescence.

ADOLESCENT. s. m. Jeune homme depuis 14 ans jusqu’à 25 ans. Adolescens. Il ne se dit guère qu’en plaisantant. C’est un jeune adolescent ; pour dire, c’est un jeune homme étourdi, sans expérience.

☞ Adolescens, qui la peine avez prise De m’enrichir de los non mérité, Pour en loüant dire bien vérité, Laissez-moi là, & louez moi Loyse. Marot.

Ce mot vient d’adolesco, mot latin qui signifie croître ; parce que le temps de l’adolescence dure tout autant que le corps croît & se fortifie, tant que les fibres continuent de croître & d’acquérir de la consistance. Après l’âge de l’adolescence, le corps ne reçoit plus guère d’accroissement.

☞ ADOM. Nom propre d’un bourg de la basse Hongrie. Adoma, anciennement Salina, Salinum. Il est au-dessous de Bude sur le Danube.

ADOMESTIQUÉ. adj. Mot hors d’usage, qui signifie demeurant dans la maison de quelqu’un, & vivant avec lui. Le Perroniana a été recueilli par Christophe du Puy, Procureur de la Chartreuse de Rome, lequel étoit dans


ce temps-là Aumônier du Roi, & adomestiqué chez le Cardinal du Perron. Anti-Baillet. Ce mot se trouve dans le Dictionnaire François & Anglois de Cotgrave, où est aussi le verbe adomestiquer, écrit avec dd dans Furetière, qui dit que c’est un vieux mot hors d’usage, qui signifioit, se rendre familier, ou domestique chez quelqu’un.

ADOMESTIQUER. v. n. Vieux mot & hors d’usage, qui signifioit, se rendre familier chez quelqu’un, s’attacher à lui. Insinuare se in familiaritatem. Ce mot vient du Latin domesticus, de domus, maison.

☞ ADOMMIM. La montagne d’Adommim est un lieu de la tribu de Benjamin, autrefois fort infesté de voleurs. On prétend que son nom, qui en Hébreu signifie Rouge, lui fut donné, parce que ce lieu étoit souvent ensanglanté par les meurtres que les voleurs y commettoient. Il étoit sur le chemin de Jérusalem à Jéricho.

ADONAÏ. s. m. C’est un des noms de Dieu, qui signifie proprement, Monseigneur ; car quoiqu’en Hébreu il soit pluriel, il n’a cependant qu’une signification singulière, comme bien d’autres dans l’Hébreu & dans toutes les Langues. Quelques Auteurs le tirent de אדן eden, base, & disent qu’il convient à Dieu, parce qu’il est le fondement, la base, le soutien de toutes les créatures. Il est plus naturel de le tirer de דון, juger, être Juge ou Magistrat, gouverner, dominer. Les Septante le traduisent par Κύριος, & la Vulgate par Dominus, Seigneur ; & les Juifs le mettent & le prononcent à la place du nom propre de Dieu Jehovah. Adonaï se dit aussi des créatures ; mais le plus souvent, quand il se dit des hommes, il y a dans l’Hébreu Adoni au singulier, ou Adonaï au pluriel par un a bref ; & quand il se dit de Dieu, jamais qu’Adonai au pluriel, par un a long. Quelquefois il se dit au pluriel pour un seul homme, comme d’Abraham, Genes. XXIV. 9. de Putiphar, Genes. XXXIX. 2. de Pharaon, Genes. XL. 1. de Joseph, Genes. XLII. 30. &c. Au reste, la forme seule de ce nom ne prouve pas qu’il soit pluriel ; mais les autres endroits où l’on trouve Adonim & Adone, qui sont dits d’un seul, ou bien avec d’autres pronoms, comme adonecha, ne laissent aucun lieu de douter qu’il ne se dise au pluriel également bien d’un ou de plusieurs. Buxtorf le fils, & beaucoup d’autres prétendent que quand il se dit des Anges, c’est moins de ces Ministres de Dieu qu’il se dit, que de Dieu lui-même agissant par le ministère des Anges. Cela ne doit s’entendre que d’Adonaï écrit par un Kamets, ou a long.

Au reste, la forme seule de ce nom ne prouve pas qu’il soit pluriel ; mais les autres endroits où l’on trouve Adonim & Adone, qui sont dits d’un seul, ou bien avec d’autres pronoms, comme Adonecha, ne laissent aucun lieu de douter qu’il ne se dise au pluriel également bien d’un ou de plusieurs. Buxtorf le fils, & beaucoup d’autres prétendent que quand il se dit des Anges, c’est moins de ces Ministres de Dieu qu’il se dit, que de Dieu agissant lui-même par le ministère des Anges. Cela ne doit s’entendre que d’Adonai écrit par un Kamets, ou a long.

ADONC. adv. Vieux mot, qui signifioit, alors, ou donc. Tunc, igitur.

Adonc, répondit l’épousée,
Je ne vous ai pas mors aussi. Mar.

☞ ADONÉA. s. f. Nom d’une Divinité Païenne. Adonea. Elle présidoit aux voyages, comme Alcone.

☞ ADONÉE. s. m. Les Arabes appeloient ainsi le Soleil, & l’adoroient sous ce nom, en lui offrant chaque jour de l’encens & des parfums. Ils donnèrent le même nom à Bacchus, dit Ausone.

☞ ADONIEN. adj. m. Terme de Poësie grecque & latine. Il se dit d’un vers composé de deux pieds seulement ; un dactyle & un spondée. Ce vers est le quatrième de chaque strophe dans les Odes Saphiques. On lui a donné le nom de son inventeur. On en peut voir des exemples en Grec dans le fragment qui nous reste de la belle Ode de Sapho. Horace en fournira plusieurs en Latin, par exemple, L. I. Od. 22.

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Nec venenatis gravidà sagittis,
Fusce, pharetrà.

Nec mori per vim metuam, tenente
Cæsare terras. Hor.

Il est à remarquer qu’on trouve quelquefois des vers Saphiques qui ne sont point suivis de vers Adoniens, &


des