Page:Trigault - Lettre du R P Trigaut escrite a ceux de la mesme Compagnie, 1609.djvu/34

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qu’à leurs compatriots, i’en entendis la plus grande part, & des plus apparens qui auoient charge au nauire. Le General meſme s’en vint pluſieurs fois à moy pour ſe cõfeſſer. Au Mozambic ce trauail ſe multiplia ſelon le nõbre des nauires, & puis, nous eſtãs ſur la mer quand Paſques vindrent, ſi toſt que nous euſmes prins terre, il fallut qu’vn chacun fiſt ſon deuoir, ſelon le commandement de l’Egliſe. De façon que depuis que nous arriuaſmes, deux mois durans, il ne s’eſt paſſé iour, auquel nous n’ayons entendu les confeſſions, depuis le bõ matin iuſques au midy, ſans autre reſpit que pour dire la Meſſe. L’apreſdinée nous viſitions les malades, tant de l’hoſtel Dieu, que ceux qui eſtoient dedãs leurs petites cabanes, nous reſſouuenans qu’en ce lieu meſme, & en ce meſme office, le grand & bien-heureux Xauier, le P. Gaſpar Barzé, & tãt d’autres des noſtres, auoient fait les premiers eſſais de leur ardente & embraſée charité. I’ay bien voulu raconter toutes ces choſes enſemble, afin de n’eſtre contraint d’interrõpre le fil & le cours de noſtre narration par cy apres : ie reprens donc mes premieres erres. En ce cõmun embraſement nous n’euſmes pas faute d’amis, qui pour nous receuoir & heberger firent tout ce