Page:Trigault - Lettre du R P Trigaut escrite a ceux de la mesme Compagnie, 1609.djvu/53

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quatre jours apres noſtre arriuée, car le General de noſtre flotte me feiſt appeller en ſon vaiſſeau, & ce d’autant que les nauires Hollãdoiſes, qui auoient aſſiegé le Moſambic, vindrent pour ſe jetter dans le port de Goa, & cõme on s’appreſtoit pour combattre, il voulut luy, & les autres ſeigneurs, & gẽtils hommes de ſa ſuite ſe confeſſer, deuant qu’entrer en bataille. Ie m’en allay donc ce jour au nauire ; & deux jours apres voicy les ennemis qui s’en viẽnent les voiles au vent, tout droict à nous. De quoy s’apperceuans les ſoldats, ſe confeſſerent tous haſtiuement, à la ſoldade, c’eſt à dire briefuemẽt. Mais l’ennemy voyãt trois nauires dans le port toutes preſtes de venir aux mains (car celle du bon Ieſus eſtoit arriuée) outre plus vne fortereſſe, petite à la verité, mais baſtie de nouueau en vn lieu tres-cõmode, cala voile & s’arreſta à la portée du canon, où il demeura quelque temps, & puis cingla vers le Septentrion, quelque peu de jours apres coſtoyãt la rade : à fin que ſi quelque nauire venoit de Portugal, il luy couruſt ſus, deuãt que nos vaiſſeaux la peuſſent ſecourir. Ces gẽs vſent de nauires fort promptes, & fort bõnes à la voile, auec leſquelles ils fuyent quãd ils veulẽt fort legerement, & retournẽt