Page:Trigault - Lettre du R P Trigaut escrite a ceux de la mesme Compagnie, 1609.djvu/55

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

volé, & s’en reuindrent vers nous ; allans ainſi, & venans ſans rien exploiter : & apres auoir fait ſemblant encore vn coup de cõbatre, ſans aller plus auant, ils tirerent au Midy vers Malaca, cõme l’on dit. Ie m’en retournay a Goa : & ces deux mois icy, qui ſont dangereux pour les maladies, ie demeuray en la maiſon des Profez, comme au lieu le plus ſain : mes compagnons ont eſté enuoyez, qui deçà, qui delà, en diuers lieux proches d’icy. Iuſqu’à preſent ie vous ay deſcrit (mes tres-chers & bien aymez freres) du moins mal que i’ay peu noſtre voyage, & arriuée. Maintenant afin de n’oublier rien de ce que vous deſirez ſçauoir, ie feray courir ma plume par toutes les prouinces des Indes. Toute ceſte cõtrée de l’Inde Orientale eſt diuiſée en deux Prouinces, ſans conter la Chine & le Iappon. Ceſte diſtribution a eſté faicte depuis fort peu d’années en ça. L’vne s’appelle la Prouince de Goa, l’autre de Cochin. Celle de Goa, qui eſt enfermée dans le Septentrion, a ſoubs ſoy ces Colleges, Chaûl, Bazain, Damàn, Tanà, Diu ; & deux miſſiõs, celle du Mogor, & celle d’Aethiopie. En la ville de Goa, il y a trois maiſõs de noſtre Compagnie ; la maiſon des Profez, le College de ſainct Paul, & le Nouitiat ; ſans