Page:Turgot - Œuvres de Turgot, éd. Eugène Daire, II.djvu/45

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pour procurer la subsistance aux pauvres, et après s’être concertées avec les curés dans les campagnes, et dans les villes avec les subdélégués ou les officiers de police. Vous recevrez par le prochain courrier cette Instruction particulière, qu’il n’a pas encore été possible d’imprimer[1].

Si les besoins des paroisses qui auront été reconnus lors des assemblées de charité, et qui seront constatés par les états des pauvres que je demande à chaque curé, me déterminent à leur faire passer quelques portions des secours en riz que M. le contrôleur-général m’a autorisé à faire acheter, vous serez chargé de la distribution de ce riz aux paroisses de votre subdélégation, conformément à l’état que je vous en enverrai, et vous recevrez en même temps un avis imprimé sur les différentes manières d’employer le riz.

Vous verrez, dans la première partie de l’article troisième de mes Instructions, quelles sont mes idées sur les différentes manières d’occuper les pauvres. Si vous avez connaissance de quelque ouvrage utile et qu’on puisse entreprendre promptement dans quelques lieux de votre subdélégation, vous me ferez plaisir de me l’indiquer, et de me faire part en même temps des moyens que vous imaginez qu’on pourrait prendre pour trouver des fonds suffisants. Je sais qu’il y a dans plusieurs petites villes des revenus, assez modiques à la vérité, mais dont les arrérages accumulés depuis longtemps, et laissés entre les mains ou des fermiers ou des anciens officiers municipaux auxquels on a négligé d’en faire rendre compte, forment une somme assez considérable, qu’on pourrait employer à des ouvrages utiles et propres à occuper les pauvres ; faites-moi part de ce que vous savez à cet égard. Indépendamment de cette ressource, je vous répète que je me porterai volontiers à aider, ainsi que je l’ai dit dans l’Instruction, les communautés qui voudront entreprendre quelque ouvrage utile à leurs frais, soit en leur avançant de quoi travailler dès ce moment sans attendre le recouvrement des sommes qui seront imposées en vertu de leur délibération, soit même en leur accordant quelque secours, lorsque l’ouvrage paraîtra devoir être avantageux au commerce de la province.

L’occupation des femmes est un objet non moins digne d’attention. J’ai parlé, dans l’Instruction, de ce qu’il y aurait à faire pour étendre les filatures dans les campagnes et dans les petites villes.

  1. Nous n’avons pas cette instruction particulière. (Dupont de Nemours.)