Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/107

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Sennaar furent taxés à un certain chiffre de têtes d’esclaves, etc. Pendant ce temps, le gouvernement Égyptien trompait l’Europe et annonçait la répression exemplaire du commerce qui déshonorait le Soudan.

Lejean raconte que les sujets égyptiens venaient enlever les petits enfants jusqu’aux environs de Massaouah. Ils s’en prenaient surtout aux Bogos dont la race est remarquablement belle de formes, souple et intelligente.

Triste retour des choses d’ici-bas : les rebelles s’emparèrent de Kassala, capitale du Taka (Haute-Nubie), au mois d’octobre 1865, et y commirent des atrocités : ils forcèrent les femmes du harem du commandant à manger le foie, cru et préparé en marara, de cet officier ; puis, ils jetèrent toutes vives, dans des puits, ces malheureuses, sans épargner leurs enfants. Les mêmes cruautés furent exercées sur dix-sept ofBciers, que l’on écharpa, hacha en menus morceaux et entassa dans des jardins[1].

Les négriers du Fezzan amènent de Kouka et introduisent à Mouzouk, leur capitale, une grande quantité de bétail humain. « Et, dit M. d’Estrées dans le journal Paris, les agents turcs touchent une prime de dix francs par

  1. Voyage en Abyssinie. Tour du Monde, 1867, 1er semestre, p. 364.