Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/113

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Dans l’après-midi, le convoi se remît en route. Les noirs étaient attachés à la suite l’un de l’autre avec des courroies de peau de bœuf desséchée qui leur entouraient le cou, en sorte que ces malheureux étaient dans un état de malaise et de malpropreté facile à comprendre. La kourbache jouait aussi son rôle.

Livingstone traverse le pays des Makoas, dans le Haut-Rouvôuma[1] et il écrit dans son journal :

« … Passé aujourd’hui près d’une femme attachée à un arbre et par le cou : elle était morte. Les gens du pays racontent qu’elle ne pouvait suivre la bande (d’esclaves dont elle faisait partie) et que le marchand n’a pas voulu qu’elle devînt la propriété de celui qui la trouverait si le repos venait à la remettre. Une autre avait été poignardée, ou tuée d’une balle..

« … Un des nôtres s’est écarté du chemin et a trouvé une quantité d’esclaves, la fourche au cou et abandonnés par l’acheteur faute de nourriture. Ils n’avaient plus la force de parler. Quelques-uns étaient très jeunes…

« … Vu une autre femme liée à un arbre, où

  1. Rouvouma ou Louvouma, fleuve de l’Afrique Orientale, qui se jette dans l’Océan Indien près du cap Delgado, ses eaux proviendraient du lac Nyassa.