Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/116

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nombreux crocodiles qui, dès son apparition, ouvraient avec avidité leur gueule au-dessus de l’eau.

« — Puisque vous venez me rendre visite, leur disait l’ivrogne, je vais vous récompenser de votre politesse. »

« Et il se faisait apporter un enfant qu’il jetait en pâture aux crocodiles, prenant grand plaisir à les voir déchirer et se disputer cette chair d’innocent. Si la mère de l’enfant se lamentait ou se plaignait, il la jetait, à son tour, dans la rivière.

« Je connaissais l’abominable cruauté de ce roi ; néanmoins, je ne lui aurais pas fait la guerre s’il ne s’était pas opposé à l’accomplissement de ma mission. Me voyant dans l’impossibilité de continuer ma route, et mon escorte étant trop faible pour engager la lutte avec les 14,000 sujets de ce tyran, je retournai à Mozambique, afin d’informer mon gouvernement des obstacles que je rencontrais. Je reçus l’ordre de faire le nécessaire pour aller de l’avant. En octobre 1889, je quittai Mozambique pour revenir sur les bords du Chiré, après avoir levé dans le Bas-Zambèze 6 à 7,000 Cafres et emporté des armes et des canons. Je passe sur les préparatifs de la rencontre qui eut lieu le 8 novembre. Les Makololos m’atta-