Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/123

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plus de deux à trois femmes. De Brazza constate la diminution de cette race par suite des habitudes relâchées des femmes et de la pratique de l’avortement ; comme il leur est défendu d’avoir plus d’un enfant en trois ans, la décroissance de la population est rapide et augmentée encore par les massacres auxquels se livrent les M’fans Osseybas ou Pahouins anthropophages.

De Brazza rejoint, dans l’Ogôoué, par une flotte d’Adoumas et d’Okandas, vers Boundji, non loin de Nghemé, capitale de l’Adouma, dit :

« Il me faut une naïveté constante de bon vouloir pour ne pas remarquer la troupe d’esclaves que ramènent nos Okandas. Ces malheureux, au nombre de quatre-vingts, ont tous les mains prises dans un carcan de bois ; ni vieillards, ni enfants en bas âge ne sont exempts de cette sorte de cangue. Mon intervention les affranchit de ce supplice, mais le temps n’est point encore venu de tenter une libération[1]. »

A Lopé cependant, de Brazza, au moment de la clôture du marché, acheta ceux des esclaves qui le désirèrent : ils se présentèrent au nom-

    lac Louta N’sigé, le mont Gambaragara, la rivière Katonga, le lac Victoria Nyanza et les lacs Ibrahim et Kioga.

  1. Tour du Monde, 1887, 2e semestre, p. 289-333.