Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/137

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Stanley arrive dans l’Ouganda et trouve Mtésa occupé à réduire les Vouavoumas révoltés. Malgré ses avis, le roi envoie des parlementaires pour s’assurer des dispositions des rebelles d’Innghira.

« Toute l’armée, écrit Stanley, suivit le canot des yeux ; jamais je n’ai eu d’angoisse plus poignante. La députation aborda ; des cris perçants nous arrivèrent ; puis un cri de triomphe ; et les têtes sanglantes du page et de ses quinze compagnons nous furent lancées, au milieu des rires et des sarcasmes des Vouavoumas. »

Par représailles, Mtésa voulut faire brûler vif un vieux chef Vouavouma, auquel Stanley parvint à sauver la vie. Une machine de guerre, inventée par l’explorateur, terrifia les Vouavoumas, qui se soumirent : « Un canot, monté par quinze hommes, dont plusieurs notables, amena un certain nombre de dents d’éléphants, plus deux beautés, filles des deux principaux chefs de l’île, c’était le tribu de l’Ouvouma. L’ivoire fut remis à l’intendant ; les jeunes filles conduites au harem et le vieux chef remis à ses compatriotes. Des acclamations, poussées des deux camps, annoncèrent que tout le monde était satisfait[1]. »

  1. A travers le Continent Mystérieux. Tour du Monde, 1878, 2e semestre, p. 1-160.