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PROLÉGOMÈNES

« Aussi longtemps que la traite des Nègres donnera un développement fructueux à cet abominable esclavage, qui existe probablement depuis l’origine même des populations en Afrique, il n’y aura rien à espérer pour cette région si belle où l’homme seul fait son propre malheur. L’esclavage dessèche tous les germes de la civilisation : la pitié, l’amour, l’esprit de famille, l’esprit d’enrichissement par le travail et par le légitime commerce. »
Sir Samuel Withe Baker. (Voyage à l’Albert N’yanza ou lac Albert.)


L’esclavage subsiste encore, excepté en Algérie, dans toute l’immense étendue de l’Afrique Septentrionale, Centrale et Équatoriale ! Il règne toujours au Marok, et la triste expérience du passé ne permet guère, hélas ! d’avoir une grande confiance dans l’efficacité pratique des mesures adoptées récemment par la Sublime-Porte et Ali-Bey, possesseur du royaume de Tunis. Les intentions de ces princes sont des plus louables, mais seront-elles bien respectées ?

Le 22 Rabi el Akker 1307 (16 décembre 1889), le sultan Abd-Ul-Hamid II a, en effet, signé un iradé supprimant, sur le territoire ottoman, le trafic des esclaves, interdisant la mutilation des enfants, opérée au mépris du Koran, comme