Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/16

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

on le verra plus loin, pour transformer ces infortunés en eunuques, etc. ; permettant simultanément aux croiseurs Anglais et Turcs de visiter les navires de leurs nations, suspects de se livrer au transport des esclaves.

Cet iradé aurait pour principale conséquence de fermer deux grands marchés de chair humaine, celui de la Tripolitaine et celui des côtés d’Arabie[1].

L’auteur de la correspondance d’Orient à la Revue Britannique donne des détails curieux sur le recrutement actuel des harems turcs, Puisque nous avons parlé de l’iradé il nous parait juste de reproduire une partie de l’article,

« Le gouvernement ottoman, dit-il d’abord, vient de prohiber la vente des noirs et la fabrication des eunuques au-dessus de l’âge de neuf ans. C’est un progrès sensible dans un pays où l’esclavage est réellement l’unique base de la famille.

  1. Voici les prix courant des esclaves ordinaires dans les marchés clandestins de la mer Rouge : jeunes filles de dix à quinze ans, de 4 à 500 francs ; jeunes femmes de seize à vingt-deux ans, de 250 à 350 francs ; petits garçons de sept à onze ans, de 3 à 400 francs ; jeunes hommes de quinze à vingt ans, de 150 à 250 francs. (Les caravanes se chargent rarement d’hommes faits). Nous verrons bientôt à quel taux sont vendus sur les côtes d’Arabie les esclaves provenant de certaines tribus africaines réputées.