Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/150

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« En effet, il y avait à peine quelques minutes que nous étions avertis, dit le docteur Livingstone, lorsqu’une longue chaîne, composée d’hommes, de femmes et d’enfants, liés à la file les uns des autres, et les mains attachées, serpenta sur la colline et prit le sentier du village. Armés de fusils et parés de divers objets de toilette, les noirs agents des Portugais, placés à l’avant-garde, sur les flancs et à l’arrière de la bande, marchaient d’un pas délibéré ; quelques-uns tiraient des notes joyeuses de longs cornets de fer blanc ; tous prenaient des airs de gloire, comme des gens persuadés qu’ils ont fait une noble action ; mais dès qu’ils nous aperçurent, ces triomphateurs se précipitèrent dans la forêt, et tellement vite que nous ne fîmes qu’entrevoir leurs calottes rouges et la plante de leurs pieds.

« Le chef demeura au poste, il était à l’avant, l’un de nos hommes le reconnut et lui serra vivement la main. C’était un esclave de l’ancien commandant de Têté, nous l’avions eu à notre service et nous le reconnûmes à notre tour.

« Aux questions qui lui furent adressées à l’égard des captifs, il nous dit qu’ils les avaient achetés, mais les captifs interrogés ensuite, répondirent tous à l’exception de quatre, qu’ils avaient été pris en combattant. Pendant que