Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/168

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

place du marché, où les cadavres des suppliciés étaient abandonnés aux hyènes et aux oiseaux de proie, mais nous n’avions jamais encore été témoins de ces odieuses exécutions[1] ».

A Nafadié, Galliéni fait signer aux notables un traité destiné à placer le pays sous le protectorat de la France et à le délivrer des incursions des soldats d’Ahmadou, qui venaient sans cesse enlever les femmes et les enfants.

Profitant de l’affaiblissement momentané de nos forces en Sénégambie, affaiblissement causé par l’envoi regrettable de troupes coloniales au Dahomey, Ahmadou, d’après les dépêches officielles, a attaqué à Kalé[2] l’arrière-garde de la colonne Archinard, avec 4,000 hommes, détruit une portion du chemin de fer qui doit relier le Sénégal au Niger et coupé le télégraphe. Ces événements ont eu lieu dans les premiers jours du mois de juin. Depuis, le colonel Archinard a installé, à Koniakary, un de nos alliés, le roi Khassa, puis s’est emparé de Ségou, qu’Ahmadou venait de quitter pour aller passer la saison des pluies à Nioro ; la colonne a ensuite battu en retraite. Le roi des Yoloffs s’est

  1. Exploration du Haut-Niger. Tour du Monde, 1883, 1er semestre, p. 113-208.
  2. Sur la route qui relie les postes français, entre le Sénégal et le Niger, à vingt kilomètres est de Bafoulabé.