Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/169

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aussi ligué contre nous. La plupart ont acheté, aux Anglais, des armes à tir rapide. Tout n’est pas encore fini, car les populations de ces pays sont comme les roseaux qui y poussent, elles se courbent, mais cherchent toujours à se redresser.

Le colonel Archinard, qui vient d’arriver à Paris, a déclaré qu’Ahmadou cherchait depuis longtemps à soulever contre la domination française les autres populations soudaniennes et voisines de notre colonie sénégalienne[1].

Or, par sa situation de chef incontesté, au point de vue religieux, de tout le Haut-Sénégal, autant que par l’importance de son territoire, son influence était assez considérable pour que notre action fût entièrement paralysée dans la région, où il était le vrai maître :

« Pour assurer définitivement notre situation, il était nécessaire de réduire Ahmadou ; l’intérêt politique et l’intérêt militaire nous le commandaient. C’est Ahmadou qui était la cause de toutes les expéditions militaires. C’est lui qui empêchait de travailler paisiblement au développement de notre grande colonie.

« Une expédition fut décidée ; je ne vous rappellerai pas ses étapes ; elle réussit pleinement

  1. Le Colonel a ramené, avec lui, Abdoulaye, un négrillon de quatorze ans, fils d’Ahmadou, pris à Ségou-Sikoro.