Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/171

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et de l’hostilité de bien des noirs proviennent de plusieurs causes, de la réglementation défectueuse des écoles arabes, du manque de surveillance et du semblant d’organisation de la législature musulmane.

« Les écoles arabes ! En voilà un foyer de fanatisme. Croiriez-vous qu’aucune garantie de savoir, de moralité n’est exigée des marabouts maîtres d’école, que chacun est libre d’exercer cette profession et de l’exercer à sa guise ; que la plupart de ces marabouts sont des étrangers, des Foulanes venant de l’intérieur, ne comprenant pas un mot de français : tous des prédicateurs, plutôt chargés d’élever les enfants dans la religion musulmane, c’est-à-dire de les rattacher à leur secte, qui nous est ouvertement hostile, que de leur apprendre l’arabe…

« Aussi, qu’est-il arrivé ? C’est que nous ne nous sommes point assimilé les indigènes ; que le nombre des noirs qui comprennent le français est presque infime, sinon nul ; que chaque administration est tenue d’avoir une nuée d’interprètes. C’est nous qui sommes obligés d’apprendre le ouoloff, le toucouleur, le bambaro et autres idiomes. Voilà les hommes dont on fait des citoyens français !

« Ces écoles arabes sont, sans contredit, le principal obstacle à l’assimilation. Qui ne voit,