Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/170

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et fit tomber en notre pouvoir Ségou-Sikoro, la ville sainte du Soudan, la clef de la route du lac Tchad ; la citadelle de Ouosebougou fut ensuite rasée, et nous entrâmes à Eoniakari. »

Aujourd’hui, Ahmadou se trouve réduit à ses états de Kaarta, et les échecs qu’il a subis ont ruiné son prestige moral.

Il nous sera facile, quand nous le voudrons, d’aller jusqu’à Nioro.

Alors sera entièrement réalisé le plan du colonel Gallieni, qui écrivait, en 1887 :

« A la mort du sultan Ahmadou, il ne faudra pas hésiter à prendre pied à Ségou et à Nioro ; nous assurerons ainsi au Soudan français la limite qu’il doit avoir vers le Nord ; nous engloberons les riches plateaux de la Kaarta, nous entrerons en contact avec les tribus Maures qui détiennent le commerce du Sahara et sont en relations suivies avec le nord de l’Afrique ; enfin, nous mettrons un terme aux guerres incessantes que les musulmans soulèvent dans ces régions, fermées ainsi aux entreprises de nos traitants. »

Un journal, dont les opinions anti-cléricales sont bien connues, fait le triste exposé que l’on va lire et que lui adresse son correspondant de Saint-Louis (Sénégal) :

« Le développement du fanatisme musulman