Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/183

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fouet pour nous faire avancer. Ma petite sœur pleurait beaucoup, car elle souffrait et ne pouvait marcher ; alors le marchand voyant qu’il ne tirerait aucun profit de cette esclave de quatre ans. l’assomma sous mes yeux à coups de bâton ; je vis mourir ma petite sœur, ma seule consolation ici-bas ! Puis le Targui[1] me menaça de la mort aussi, si je ne regagnais la caravane ; il me donna du fouet jusqu’à ce que je fusse rentré dans les rangs de mes compagnons d’esclavage.

« Après quelques jours encore, la caravane arriva au terme du voyage ; les Touareg nous conduisirent au roi des Bambas. Ce roi leur acheta une centaine de nègres. Cinquante étaient destinés à être brûlés vifs pour apaiser « l’esprit du mal » qui avait donné une forte fièvre à ce prince.

« Je fus acheté avec d’autres pour un cheval et devins esclave du roi des Bambas. »

Ferraghit fut vendu, six mois plus tard, à des Arabes, dont il suit la caravane :

« Tout le long de la route on ne rencontrait que des cadavres séchés ou en putréfaction : c’étaient des esclaves massacrés par leurs maîtres.

  1. Targui, pluriel Touareg.