Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/19

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ans, « quand elles n’ont pas été remarquées du maître. Il les marie alors à quelqu’un de ses employés, qui les accepte les yeux fermés et, paraît-il, ne s’en trouve pas plus mal. »

Ce que l’auteur de cette correspondance semble ne pas savoir, c’est que ces femmes venues de partout et choisies principalement pour leurs dehors, n’ont d’instinct que pour la volupté, ne sont dressées que pour satisfaire tous les goûts de l’homme dont elles sont destinées à être tout ensemble l’esclave et la maîtresse.

Elles sont recrutées dans tous les pays et à prix d’argent par des émissaires qui s’attachent spécialement à la forme plastique et à la beauté matérielle. On en cueille en Allemagne, en Belgique, en Suisse, peut-être même en France ? Les feuilles anglaises retentissaient naguère d’une tentative de rapt faite par deux émissaires ottomans, qui étaient parvenus à force de promesses alléchantes, de mirages mensongers, à entraîner une jeune et séduisante Londonnienne sur le quai d’embarquement. Ils allaient la faire monter sur un navire en partance pour Constantinople et la pauvre fille se croyait déjà pour le moins sultane Valideh, lorsque son frère, dont l’imagination était plus calme, vint