Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/192

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« Une rivière est d’abord détournée de son cours, dans le lit desséché on creuse une immense fosse que l'on tapisse de femmes vivantes. A l'une des extrémités de la tombe une femme est posée sur ses mains et sur ses genoux ; elle sert de siège au royal défunt, qu’on a paré de tous ses ornements ; une des veuves soutient le cadavre ; une autre, la seconde épouse, est assise aux pieds du mort ; puis le trou est comblé. Toutes ces femmes sont enterrées vivantes, excepté la seconde épouse, que l'on tue avant de remplir la fosse ; c’est un privilège que la coutume lui accorde.

« Des esclaves mâles, plus ou moins, nombreux, quarante ou cinquante, sont ensuite égorgés sur la tombe qu’on arrose de leur sang ; et la rivière reprend son cours. J’ai entendu dire que plus de deux cents femmes ont été enterrées vives avec le père de Kassongo… L’enterrement d’un chef subalterne fait moins de victimes ; mais dans ces funérailles de seconde classe, il y a encore deux ou trois femmes ensevelies vivantes et plus d’un homme égorgé[1]. »

On se refuserait à croire que les atrocités dont nous allons parler étaient encore en usage

  1. Op. cit.