Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/197

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large éventail, celle qui étend la natte appelée ateni, et celle qui tient le parasol.

« Le gogan les présente au sacrificateur qui les reçoit dans la fosse, et ApoUogan les offre aux dieux en répandant sur la tète de chacune d’elles un peu d’huile de palme mêlée à de la farine de maïs. Puis on accorde aux victimes, comme consolation dernière, quelques gouttes de tafia ; les trois premières, garrottées et agenouillées, reçoivent le coup fatal, et leurs têtes tombent sous le sabre fétiche d’Ogun. Les trois autres, étendues dans la fosse et la tète fixée au sol par une fourche fétiche, sont frappées à l’occiput avec un bâton rond et poli appelé olugbongho. De ce sang chaud et fumant, sortant à flots par la bouche et par le nez des victimes, les deux bourreaux crépissent le fond et les parois de la fosse, et reçoivent, des mains du gogan, des nattes et des étoffes qu’ils étendent sur cette couche de sang.

« Aux premiers rayons du soleil, la bière royale est descendue dans la fosse. A côté d’elle, on place, enveloppés dans une natte, les cadavres de la cuisinière et du petit esclave et la fosse est recouverte de terre. Les autres cadavres sont jetés dans une fosse séparée, puis, cabacères et féticheurs se retirent en silence.