Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/198

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« Au dedans comme au dehors du palais, rien n’est encore connu. Quelques rumeurs circulent, mais la mort ne sera officielle qu’à l’avènement du nouveau roi.

« Trois mois après la scène que je viens de décrire, aura lieu une autre cérémonie, dont voici les détails :

« On creuse la fosse et on en retire la tête du roi. Nettoyée avec soin, elle est déposée dans un pot de terre neuf et portée à la case fétiche de Mézé, située à l’intérieur du palais et commune aux trois familles qui se partagent successivement le pouvoir. Placé sur une caisse garnie d’étoffes précieuses, le pot est recouvert d’un chapeau. Autour, sont suspendus le couteau, le collier et autres objets du défunt. De temps en temps on vient offrir à la tête du roi un peu de sauce à l’huile de palme, et, après en avoir fait toucher la partie inférieure du pot, on mange le reste en l’honneur du défunt.

« Dans cette case, il y a trois têtes de rois qui n’ont pas reçu encore les honneurs publics de la sépulture. Jusqu’ici les grandes dépenses que cette fête (!) entraîne n’ont pas permis de la célébrer. Elle s’accomplit dans un bosquet fétiche, illustré déjà par beaucoup de crimes. Les nattes et autres objets ayant appartenu aux défunts sont brûlés, et sur les cendres, trois