Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/200

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fois. Dès que le souverain vient d’expirer, plusieurs de ses esclaves arrosent de leur sang le tombeau royal ; et ce premier sacrifice est toujours accompli, lorsque le peuple apprend que le roi n’est plus. Par ce silence plus ou moins prolongé, on prévient souvent les intrigues et les troubles.

« Les secondes funérailles sont publiques et solennelles : c’est l’apothéose du roi. On lui envoie un plus grand nombre de femmes et d’esclaves, qu’on immole en grande cérémonie. Pour rehausser l’éclat de sa cour dans son nouveau royaume, on lui choisit des cabacères ou ministres, mais ceux-ci, préférant aux honneurs d’outre-tombe ceux de la vie présente, obtiennent, à prix d’argent, d’être remplacés par des esclaves. Ces derniers sont à l’instant revêtus de la dignité des cabacères et misérablement sacrifiés.

« Ainsi l’esclave de l’acbasagan porte le nom et les insignes du cabacère qu’il remplace ; il est conduit au sacrifice tenant dans ses mains une peau de léopard et un plat. La victime du sogan arrive au bûcher funèbre, tirant un cheval par la bride. Enfin le ouatagan immole aussi un esclave. Tels sont les noms des trois cabacères qui, à ma connaissance, s’immolent sur les cendres du roi défunt, mais par procu-