Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/210

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

« Je le vois s’avancer. Arrivé en face du chemin du bosquet, il s’arrête avec son cheval : il trouve à l’entrée le chef de Davi qui, de chaque côté, a planté deux banderolles. Dans l’intérieur sont les fils et les esclaves du grand exécuteur, armés de sabres et de bâtons.

« La seconde victime arrive vêtue comme un cabacère (elle représente l’acbasagan) ; on tient un parasol au-dessus de sa tête, tandis qu’elle porte un plat, et, sous son bras, une peau de léopard ; c’est ainsi que faisait l’acbasagan : il étendait la peau et servait sur elle le manger au roi. En dehors du bosquet, on place une chaise ; la victime s’y assied, entourée des baloguns et de leurs gens. Des noirs viennent tout à tour se coucher devant le faux acbasagan, le saluer et le complimenter. A le voir, lui, parler, gesticuler, se lever, s’asseoir, on pourrait penser qu’il se croit sérieusement un cabacère.

« Cependant les remparts se couvrent de curieux, les enfants sont enfermés pour qu’on ne les vole pas.

« Vers trois heures, passent des hommes et des femmes. Les hommes portent les bambous et la paille ; les femmes, les objets de l’ago. D’autres sont chargés de bois, de caisses d’eau-de-vie, de cauris, d’ossements d’animaux pla-